Le SLA est une Association Loi 1901 de Ski Alpin qui propose à ses membres des Sorties le weekend dans les Pyrénées, des Séjours dans les Alpes ou les Pyrénées, de l’encadrement et de la convivialité… avec un rapport qualité / prix sans concurrence puisque le club est géré par des bénévoles et animé par des passionnés.
Issu d’une longue tradition remontant à la découverte du ski en Lot-et-Garonne et au développement du sport scolaire, le SLA se trouve naturellement affilié à la Ligue de l’Enseignement FOL 47 mais aussi à la Fédération Française de Ski. Sa notoriété et ses compétences expliquent qu’il déborde parfois des frontières de son département d’origine. Il excelle dans l’organisation de séjours permettant de visiter les plus beaux domaines skiables alpins comme pyrénéens (forfaits tout compris au départ d’Agen).
Il accueille jeunes, adultes, retraités, familles (quel que soit le niveau), propose de l’initiation aux débutants, du perfectionnement jusqu’au niveau compétiteur ou moniteur fédéral… mais, plus généralement, il offre de l’accompagnement afin de découvrir sans soucis et de profiter des immenses domaines proposés.
Merci d’être venus jusqu’à nous. À bientôt sur les pistes !
Un peu d’histoire…
Texte édité dans la revue du trentenaire (saison 1988/89), écrit par Marcel TEMPLIER, fondateur et président du SLA durant près de 20 ans
Les premiers pionniers du SLA fondèrent leur groupe en 1932…., mais ce n’est pas le notre. L’histoire du SLA démarre à l’après guerre.Si le SLA a été crée en 1959, la pratique du ski à la FOL (Fédération des Oeuvres Laïques) est beaucoup plus ancienne.
En 1949, peut-être en 1948, Jouanny, alors secrétaire départemental UFOLEP, apprenant que ces collègues des Pyrénées Atlantiques utilisaient la colonie de vacances de la vallée des Eaux Bonnes pour pratiquer le ski à Gourette eut l’idée de profiter de la colo de Bagnères de Bigorre pour aller skier à La Mongie.
Des copains de l’ULOLEP de Bordeaux venaient par le train pour compléter le car des Lot et Garonnais et c’est quarante cinq skieurs qui se rendaient au centre de Bagnères, dirigé alors par M Salvan secondé par Mme Serret.
La colo à cette époque: d’immenses dortoirs dont un de 81 lits, un immense réfectoire pouvant recevoir 250 convives. Tous ces bâtiments chauffés tant bien que mal, avec des poêles à bois et à charbon.
Le matin après le petit déjeuné: montée à La Mongie où dans le baraquement en planches de la cantine Bidalé, était puisée une soupe chaude ,le reste du ravitaillement étant porté froid depuis Bagnères.
En 1954, le ménage Templier prend la direction de la colo et répond affirmativement à Jouanny qui demande si l’UFOLEP peut continuer la pratique du ski sur La Mongie.
Les conditions n’avaient guère changé depuis le début si ce n’est que les effectifs grossissaient d’année en année. Ce n’était plus un car mais deux, puis trois, plus le minibus de 17 places de la colo: le célèbre « Coucou » baptisé pompeusement « l’Arbizon ». Les responsables passèrent le permis de transport en commun pour pouvoir le conduire.
Toujours le départ le matin après le petit déjeuner, montée à La Mongie, soupe (30F de l’époque); à l’hôtel de La Mongie tenu à l’époque Mr et Mme Camiel (femme haute en couleur). Que de démêlés pour le comptage de l’effectif. Le repas fort frugal, toujours froid, suivait dans de grandes marmites. Le soir, retour à la colo où nous prenions alors un solide repas au standing: veau Marengo, dinde… etc.
Si Mme Camiel avait du caractère, elle n’arrivait pas à la cheville de notre célèbre cuisinière Marie-Jeanne. Les stagiaires hilares lui faisaient régulièrement chanter les « Violettes impériales » et réaliser le grand écart sur une table alors qu’elle approchait des 60 ans. Son vocabulaire et ses réparties faisaient la joie des uns mais en terrorisaient d’autres.
L’après souper voyait peu de gens sortit, mais des copains groupés autour des tables où se disputaient de mémorables belotes. Puis venait la nuit dans les dortoirs parfois aussi enfumés que chauffés. Il fallait se lever de temps à autres pour alimenter les poêles, mais Marie-Jeanne veillait à la consommation du charbon.
Le plus pittoresque, sans doute étaient les instants précédant le petit déjeuner, les tartines de pain grillaient sur l’unique poêle du réfectoire alors que séchaient sur la grille de protection les chaussettes mouillées de la veille et , au sol, les chaussures de cuir aux interminables lacets. Pittoresque aussi certains lever car, quand la température baissait trop, ces dames n’ayant pas de collant empruntaient les caleçons de leur mari.
Le matériel: des skis en bois déjà avec des carres mais sans semelles. Ils étaient fartés à chaud avec une espèce de résine ou colophane, fartage qui tenait deux ou trois jours. Puis vint une peinture cellulosique le « skiglissin » qui, avec parfois un fartage à froid, tenait assez bien un stage de cinq jours. Enfin arrivèrent les laques « Cefun » (Autrichienne) et surtout Glazite (Allemande) qui glissaient… et résistaient. C’était le fin du fin, mais cela ressembla à la préhistoire quand apparurent les semelles plastiques qui s’améliorèrent d’année en année. Avec elles vinrent les premières carres dites débordantes qui ne pardonnaient aucune faute. Les fixations étaient des étriers métalliques fixés par des vis qu’il fallait défaire puis refixer après avoir adapté les chaussures; chaussures maintenues bien serrées par des courroies de cuit. Au bout de quelques réglages le pauvre bois retenait bien mal les vis. Il fallait boucher les trous, repercer déplacer les vis… quel travail! Vers 1957-58, un certain Muller de Tarbes fondait d’une seule pièce des butées en aluminium. C’était la fixation « Monitor ». En réglant avec art la tension des câbles il en découlait un semblant de fixation à déclenchement. Il fallut démonter touts les étriers et mettre les nouvelles butées. Enfin arrivèrent les fixations à câble « Tyrolia ». Quel soulagement pour le réglage et quelle sécurité.
Avec les étriers, lors qu’on plantait un ski dans une bosse ou dans la poudreuse avec un peu de vitesse, il n’y avait que deux solutions: la casse du ski ou celle d’un os de la jambe, le plus souvent le péroné dans son tiers inférieur. Statistiquement parlant, dans les années 56-57 pour un car de 45 places et pour un stage de 5 jours il fallait prévoir deux ou trois fractures; ne parlons pas des entorses. Aussi connaissions nous toutes les entrées de la clinique Gandy où en gros clients nous étions très bien accueillis. Le chirurgien Gandy fort expérimenté en la matière nous rassurait en nous certifiant (et il le croyait) que le péroné était un os inutile. Jouanny en a apporté la preuve en skiant deux jours avec une fracture de ce sacré péroné. Mais tout inutile qu’il fut, il fallut quand même plâtrer.
Avec autant de risques les skieurs n’osaient pas trop s’élancer et il fallait quatre ou cinq jours à un débutant pour commencer à prendre un remonte pente. Aussi entendait-on sur les pistes déjà encombrées, des skieurs, qui pris par la vitesse et ne sachant ni tourner, ni s’arrêter, crier « piste-piste » afin que les autres s’écartent. Ajoutons qu’il n’y avait pas non plus de courroies de sécurité et lorsqu’un ski s’échappait il prenait la direction de la plus grande pente et devenait dangereux. Sur son passage, tous les skieurs criaient « ski, ski ». Un jour, un ski perdu au sommet du Péne Blanque fila droit sur la cabane en bois des Dabat, il perça la cloison, passa derrière la dos de Madame Dabat qui cuisinait, éclata en plusieurs morceaux. Elle eut une sacrée peur. Voyez le danger!
Nos moniteurs: Jouanny, responsable sportif, s’entendait avec certain Jacky Galiay qui lui trouvait les sept ou huit moniteurs nécessaires, souvent ses copains étudiants qui passaient la journée avec nous moyennant la nourriture et une faible indemnité. La plupart ce ces moniteur, débutant dans l’enseignement du ski, sont devenus par la suite des moniteurs de la station, voire des moniteurs nationaux (Galiay, les deux Dabat, Tegedo, Laconampe, Barthele.. etc.). C’est alors que firent leurs débuts sur les planches, nos moniteurs, maintenant vétérans: les Escot, Audeban, Martinet et bien d’autres… Très vite, grâce à l’UFOLEP, ces jeunes qui ma foi, ne se défendaient pas mal, suivaient les stages d’initiateur de club. Nos premiers skieurs devinrent donc nos moniteurs. Un comble! il est aussi arrivé qu’à plusieurs reprise la station débordée fit appel à nos moniteurs et … nous les prêtions. Tout en restant modestes, nous pouvons affirmer qu’ils n’avaient rien, à envier à beaucoup de titulaires et qu’ils étaient fort appréciés des « clients ». Mentionnons que les rétributions perçues à l’école de ski étaient entièrement reversée au SLA.
Qu’était La Mongie à l’époque? Une baraque en bois qui avait servi aux ouvriers installant les téléfériques du Taoulet et du Pic du Midi (baraque vite désaffectée après les travaux), l’hôtel de La Mongie l’hôtel Bidalé (ancien responsable de la baraque), un bar appartenant à Mme Cuiller « La Chèvre » (femme aussi très haute en couleur). Ajoutons deux location de ski: Dabat et Flabeau.
Remonte pente: un Péne Blanque, une Carrière, le Pain de Sucre et la benne du Taoulet.
Qu’est la SLA dans tout cela? Devant l’ampleur prise par cet amateurisme, pour plus de rigueur dans la gestion, pour une comptabilité plus indépendante, nous sentîmes la nécessité de créer une association loi 1901. Un soir des vacances scolaires de Noël 1958/59, tous les stagiaires se réunirent dans le grand dortoir de Bagnères. Après exposition du projet, il leur fut demandé de trouver un nom à l’association. Les animateurs de l’époque, les Jouany, Galan, la famille Escot, Garbay, Louis, Templier et bien d’autres ne manifestèrent qu’une seule exigence: que le mot laïque soit dans le sigle, afin que les adhérents sachent à quel type d’association ils appartenaient. Après plusieurs proposition, il fut retenu: « Ski Laïque Agenais ». Il se peut que cela fit quelques remous en agenais où le GSA existait déjà depuis vingt ans. Mais nos relations avec lui ont toujours été courtoises, voire amicales. Cependant, à cause de ce mot « Laïque », il nous fut refusé notre affiliation à la FFS. Monsieur Urbain Cazaux, maire de Barèges, grand ponte de la FFS régionale, ne comprenait pas pourquoi nous y tenions. Paix à ces cendres…
Et le SLA grandit, grandit…, dépassa les 1000 adhérents. Nos très nombreux stagiaires remplissaient la colo de Bagnères (3 cars) + la colo de Cauterets (1 car), le centre de St Lary (1 car) centre que Pagis de la FOL et Morrere, président de la chambre des métiers avaient créé pour les apprentis. Entre temps était né le chalet de la FOL à La Mongie; nous le remplissions également.
Nous étions nombreux, très nombreux, le ski était relativement bon marché et nous étions riches. Comment? C’est simple.
Le SLA payait directement tous ses frais de fonctionnement (transport, nourriture, cuisinière, chauffage colo, … etc.) mais tout le travail de gestion, d’entretien du matériel, d’encadrement … était l’affaire de bénévoles. La motivation et l’état d’esprit qui régnait à cette époque peuvent être donnés en exemple: même les moniteurs payaient le prix de leur sortie.
Notre rêve, surtout celui de Jouanny, était d’acheter un remonte-pente afin d’être entièrement indépendant. Cela faillit se faire, mais nous avons risqué nous faire gruger. Nous payâmes le chauffage de Cauterets, les granges d’Espiaube et enfin achetâmes en 1968 les deux locaux de la rue de la Masse.
De 14 paires de skis achetées par M Salvan en 52-53, nous étions passé, dans les années 70 à 700 ou 800 paires, autant de chaussures, plus une dizaine de luges. La SLA était importateur direct des usines Autrichiennes (Kneissel, Fisher).
Mais les choses ont évolué. Bien que les prix n’aient cessé d’augmenter la pratique du ski s’est banalisée et le volume d’activité du SLA a progressivement baissé. Puis un récent protocole d’accord passé avec la FOL nous a dépossédé de notre patrimoine… mais aussi des charges excessives qui étaient d’avantage celles d’une fédération que celles d’un simple club.
Après la fin des différents stages, bon nombre de skieurs avaient émis le projet de se retrouver. C’est ainsi que naquit: « La Nuit Blanche ». Elle consistait en un bal organisé à l’El Dorado ou au Copacabana. Ces nuits blanches eurent un réel succès d’affluence et de plus, leur solde financier était nettement positif. Elles étaient animés par l’inénarrable Laussu, (soit dit en passant: Robert jouait aussi au moniteur d’une curieuse manière. Ne sachant pas skier, mais alors pas du tout, il plantait ses skis non loin de la chapelle de La Mongie et donnait des conseils aux débutants. Parait-il que le résultat n’était pas si horribles qu’on pourrait le supposer.).
A côté de la Nuit blanche, dans un soucis bassement matériel, nous organisions des galas au cinéma Florida.
Galan, alors membre du caméra photo-club, par divertissement, mais surtout par soucis de propagande, tourna en 8mm un film avec, pour acteur, quelques moniteurs et animateurs du club. Cela demanda pas mal de temps et de travail mais il en résulta un film fort amusant, que nous pourrions prochainement ressortir de sa boîte.
Une tradition naquit avec la chalet de la FOL de La Mongie: la fête du 1er mai. Départ la veille au soir (avec un car offert par le transporteur), petit réveillon à l’arrivée tradition du matin où les messieurs portaient le déjeuner à ces dames, au lit, puis ski si la neige le permettait et à midi, un repas pas mal arrosé et fort animé d’histoires, de jeux et de chansons. Après quelques prières nous faisions chanter à Jouanny l’inoubliable « Pauvre aveugle » repris en coeur par tout les convives… Le retour dans le car était somnolent.
La nuit blanche, les galas de cinéma, le nombre élevé de skieurs, le dévouement de tous les moniteurs, animateurs, membres aux commissions, l’aide de l’UFOLEP, les hébergements de la FOL… tout cela fit que la situation du SLA était florissante et parfois convoitée.
Les dimanches et les jours de vacances scolaires devenant pratiquement inskiables vu les files d’attente aux remontées mécaniques, l’idée vint d’organiser des stage en dehors de ces jours là.
Dès le début, Balmat et Lavigne en prirent la direction, d’abord à La Mongie puis au Pas de la Case. Les Alpes avaient pour nous une auréole. Par un heureux concours de circonstances, le SLA se lança dans une aventure, aventure qui dès le premier Megève (82) fut une réussite. Et maintenant il y à cinq stages dans les Alpes!
Jouanny, Audeban, Templier voulurent faire partager leur amour de la montagne l’été et organiser du ski de printemps (les Quatre Termes, Houquette Médette, l’Arbizon, Espingo, Le Portillon…). Seuls deux ou trois participants restèrent assidus, ce fut l’échec. Jouanny fit quelques promenades seuls; Audeban consacra son temps à la préparation de son monitorat national; Templier, égoïste, se consacra aux truites, aux coqs de bruyère, aux petites bêtes et aux plantes.
Lors d’un stage de février, Audeban proposa aux jeunes de l’époque (qui sont maintenant nos responsables) l’ascension du Vignemale. Ce fut une double réussite; premièrement par l’afflux des adhérents intéressés, deuxièmement par la formule trouvée. Le groupe arrivé à pied d’oeuvre se divise en deux: les randonneurs pour les voies normales, les autres pour l’escalade. Très vite les « vieux » furent dépassés par la technique et le Club Alpin offrit son expérience. Depuis nos relations avec le CAF sont plus qu’excellentes. Et maintenant ce sont des sorties avec 20 à 30 participants avec randonneurs et alpinistes. Que de souvenirs!
Où les vieux avaient échoués, les jeunes ont réussit. Ne croyez pas que le vétérans en soient jaloux, ils en sont ravis et avouons le, même un peu fiers.
Marcel TEMPLIER